Je suis contente qu'ils partent !

Je suis contente qu'ils partent !

📸 La photo d’illustration a été légèrement modifiée (un petit filtre et un brin de magie numérique). Elle est aussi marquée, parce que les souvenirs de famille sont précieux. Merci de ne pas la copier, la partager ou l’utiliser sans mon accord – même si vous trouvez ces deux-là aussi beaux que je les trouve, moi.


On ne nous prévient pas, quand ils naissent.
On nous parle des nuits blanches, des poussées dentaires, du jour où ils diront “maman” ou “papa” (ou “non”, en boucle).

Mais on oublie de nous dire qu’un jour, ils feront leurs valises.

Qu’un jour, ils partiront.

Et qu’on sera contents.

Oui, je sais, dit comme ça, ça sonne mal.

Cruel, presque.

Mais ce n’est pas de l’indifférence, au contraire.

C’est même tout l’inverse.
C’est l’amour dans sa version la plus mature.

Celle qui lâche prise.

J’aime mes enfants plus que tout au monde.

Ils sont, sans hésitation, ce que j’ai fait de mieux.

Pas “créé”, mais fait, dans le sens donné, transmis, élevé.

Ensemble, on a inventé les règles, ajusté les limites.
Sans notice.

Sans tutoriel.
À l’aveugle, mais avec le cœur en GPS.

Et puis, un jour, ils trouvent leur voie.


Ils deviennent étudiants, jeunes travailleurs, colocataires, à l’autre bout du pays ou globe-trotters avec un sac à dos plus organisé que leur compte en banque.


Et moi, je regarde ça avec un mélange de fierté immense et de nostalgie douce.

Mais je le redis : je suis contente qu’ils partent.

Contente parce que partir, c’est vivre.


Parce que je ne les ai pas élevés pour qu’ils me collent aux basques jusqu’à 40 ans, mais pour qu’ils sachent remplir un frigo, gérer un dossier de mutuelle (ou du moins essayer) et rater un risotto sans en faire un drame existentiel.


Contente aussi parce que ça veut dire qu’on a réussi.

Pas parfaitement, hein.

On leur a peut-être transmis deux ou trois névroses, une peur discrète de l’échec et une fâcheuse tendance à sur-analyser les relations humaines.

Mais dans le fond, ils avancent.

Et puis — soyons honnêtes deux secondes — il y a un petit plaisir à retrouver une maison silencieuse.

Pas totalement vide, non.

Mais disponible.

Pour moi.

Pour nous.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : je reste ravie quand ils reviennent.
Pour une soirée,

un week-end

(surtout si c’est race week 😇),

ou même pour les vacances.

Je rouvre la porte,

je cuisine pour 4,

je fais comme si de rien n’était…

tout en savourant leur présence.


Et je sais qu’ils repartiront.


Et je sais que je serai encore contente.

Pas contente qu’ils ne soient pas là.


Contente qu’ils soient bien là-bas.

Parce qu’au fond, c’est ça, la grande réussite de cette aventure sans mode d’emploi : leur permettre de construire leur propre nid… pendant que je réinvente le mien.

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